Yamaha FS1R
Avec cet appareil, Yamaha pousse la FM dans ses derniers retranchements. Celle-ci se voit affublée d’un filtre résonnant comme sur le SY77, mais en mieux : il s’agit d’un filtre pseudo analogique de très bonne qualité (l’appareil ne sonne pas froid, un défaut jusqu'alors souvent reproché à la marque). L’appareil bénéficie aussi de formants vocaux (une idée géniale !) et d’une excellente section d’effets. Il s’agit d’un véritable synthétiseur sans aucun pcm. L’écoute des sons d’usine laisse rêveur, tant sur la qualité que sur la diversité. Les formants permettent des sons inédits, proches de la voix humaine. Même si c’est une constante chez Yamaha, les nappes et textures sont ici particulièrement réussies. Mais les sons traditionnels ne sont pas en reste ; on trouve même des sons de percussions, des FX trés réussis, des sons chelous mais trés intéressants, des voix synthétisées, etc... C'est une mine d'or qui sort des sentiers battus et bien entendu la compatibilité avec le DX7 est maintenue. Le FS1R est donc une bête de son ; revers de la médaille une complexité inégalée ! Apparemment les ingénieurs de Yamaha ont voulu épater les chercheurs de l’IRCAM plus que les musiciens car l’appareil est rigoureusement inprogrammable: c'est le synthé de Mr Spock ! Déjà la synthèse FM c’est balèze, mais là, il faut se farcir 1000 paramètres avec un petit afficheur et quelques boutons... Aujourd’hui un logiciel d’édition améliore les choses mais ça reste d’un haut niveau… Ainsi, malgré ses qualités, le FS1R (pourtant bon marché à sa sortie) a fait un bide retentissant alors que le petit CS1X cartonnait. Depuis la tendance s’est inversée et cette machine unique devient à juste titre très recherchée : une revanche méritée !