Roland JV-1080

Le standard Roland des 90s
Le standard Roland des 90s

Un an après le carton du D50, Korg fait à son tour un malheur avec son M1. Par la suite Roland peine à retrouver son leadership : le D70 a un succès d’estime, le JD-800, coûteux à développer se vend mal malgré ses qualités, le JV-80 est un produit très moyen et ne peut lutter contre le 01R/W.

Sorti en 1994, le JV-1080 est une réelle nouveauté en dépit de sa dénomination et de son look classique. Motorisé par un puissant processeur RISC, il reprend globalement la technologie développée dans les JD-800 et JD-990 : une puissante synthèse à base d’échantillons et de filtres numériques résonants (sensés retrouver le feeling analogique…). Vendu comme expandeur généraliste, le JV est effectivement très « passe partout » et devient rapidement le standard des studios grâce à un son chaud, bien défini et d’excellents effets pour l'époque. 16 ans après les sonorités réalistes ont pris un bon coup de vieux (le piano acoustique par exemple), ainsi que les basses et les drums (bien meilleures chez Korg ou Emu). Les sons ethniques restent trés bons mais dans l'ensemble l'aspect "généraliste" de l'appareil accuse son âge. Heureusement la possibilité d’inclure 4 cartes de pcm supplémentaires de la série SR/JV permet de rafraîchir la matière sonore (certaines sont très bonnes…).

A l’opposé, même sans option, il reste un excellent synthétiseur, surtout pour les textures profondes : c’est d'ailleurs  une fabuleuse machine à faire des nappes (à l’instar des JD-880 ou 990) et dans ce registre, les XV et autres fantom plus récents ne font guère mieux. Ce n’est donc pas un hasard si Le JV a particulièrement séduit la scène « planante » : Mike Oldfield, Jarre, Vangelis, Enigma, Tangerine Dream… en font un usage intensif (lui ou ses multiples déclinaisons...). Certains presets sont tellement bons qu’on les retrouve partout (« walking flowers », « pure tibet », "vanishing"…). Par contre ses imitations du D50 ne valent pas l’original (normal, les 2 appareils n’ont rien à voir, tant au niveau du grain que de la synthèse utilisée). Aujourd’hui, le JV est toujours un must pour ses larges nappes ; le reste allant du (très) bon (sons analogiques, claviers, orgues) au très moyen…

 

Les + : les nappes et autres pads, les 4 ports pour cartes SR/JV,

           synthèse complète, 6 sorties séparées.

Les - : pas de ram pour pcm suplémentaires

          grosses différences de niveaux entre les patchs.

          effets dépassés (en 2012...)

 

 

Rajout du 01/05/2012: appareil remplacé par un XV-5050