Korg Microkorg XL (2011)

Au départ, je voulais juste un excellent vocoder en stand alone à moins de 400€. Réputé à ce niveau (contrairement à son prédécesseur) car dérivé du Radias, je l’ai donc acheté sans le tester. Question son, je n’en attendais pas grand-chose car la modélisation analogique ne m’a jamais vraiment convaincu, mais là je dois dire que j’ai été bluffé ! Evidemment je n’ai pas testé « tous » les VA mais globalement on sent bien qu’il s’agit d’ersatz de synthèse analogique même si les possibilités sont souvent largement supérieures (synchro, FM...).

Avec le MKXL, j’ai encore cette sensation mais « moins » parce que l’appareil sonne chaud et rond… Ce n’est pas un Korg pour rien ! On est par exemple aux antipodes d’un Ion/Micron/Miniak dont la froideur est franchement rebutante malgré les possibilités et un son pêchu (sauf si on recherche précisément cette esthétique sonore…). Par rapport à des plug in de modélisation ; c’est le même constat : le son est plus chaud. Et puis il s’agit d’un « vrai » instrument qui permet de travailler intuitivement sur le filtre et d’autres paramètres ; même si pour le programmer, l’éditeur (gratuit et bien fichu) est bien plus pratique (réactivité immédiate par la prise usb).

Le MKXL se rapproche donc sensiblement de nos chers vintages et se paye même le luxe de sonner plus chaud que certains new analos !

 

Maintenant il faut distinguer deux familles de sons :

Les sons monos ne valent pas les ténors du genre, mais il faut reconnaître que c’est réussi et peut faire illusion dans un mix : les basses sont chaudes et épaisses, les leads très présents et expressif ; certaines séquences très réussies… Le seul bémol concerne les enveloppes qui restent molles par rapport à un vrai analo (les Minimoog, ARP ou Pro one sont nettement plus « rentre dedans »).

Les sons polyphoniques sont bien plus crédibles ; un constat qui vaut pour la modélisation analogique en général... Les sons de strings et autres pad valent quasiment des analos 10x plus chers (si ! si !) : des PWM strings fastueux qui rappellent l’OBX ; des saw Strings bien larges ; des strings cuivrés digne de sequential, des textures profondes et évolutives… A noter la grande qualité du filtre qui permet des sweeps (LPF ou HPF) de toute beauté (et nombre de patchs en abusent…). Les cuivres à la prophet 5 ou les stabs façon Jupiter 8 (genre italo disco) sont également très bons. Enfin l’appareil produit de magnifiques chœurs synthétique/vocodés (mais rien à voir avec le mellotron).

Evidemment le vocodeur est sensationnel dans cette gamme de prix! Le reste : sons de claviers rétros ; EP, clavinet, Organ, M1 piano ( !) sont très corrects mais dispensables si vous avez déjà une workstation récente (je les ai tous virés pour ne conserver que les patchs purement synthétiques). Enfin, les quelques effets intégrés sont de qualité mais une bonne reverb ne sera pas de trop...

 

Depuis 10 ans, Korg a peaufiné sa modélisation analogique amorcée avec le MS2000. D’ailleurs tous les patchs d’usine des modèles antérieurs ont été convertis et sonnent à l’identique, ce qui tends à prouver qu’il s’agit bien du même moteur « amélioré ». Personnellement j’aime beaucoup le look retro avec le micro col de cygne, plus réussi que l’ancien Microkorg. Le mini-clavier n’est pas un handicap pour moi  et je le trouve très fun; les allergiques n’ont qu’à prendre le R3  qui possède le même moteur. La construction 100% plastoc est robuste et les finitions sont plus que satisfaisantes à ce prix. Seuls les potards me sembles un peu « légers » (au premier signe de fatigue je mets des potards alpha métalliques…).

 

Conclusion : A 300€ d’occase ; le MKXL et son alter ego R3 sont vraiment des affaires en proposant une excellente modélisation analogique et un vocodeur digne de ce nom pour le prix d’un jouet. Korg se démarque des autres constructeurs trop froids (micron/miniak, ultra nova) ou trop chers (comment Clavia ou Access peuvent-ils justifier de tels prix ?).