Quasimidi Raven Max

Un sublime synthé bleu qui me sert aussi de clavier maître.
Un sublime synthé bleu qui me sert aussi de clavier maître.

Quasimidi fut certainement le premier constructeur a sentir le vent tourner et Le Raven fut l'un des premiers synthés a revendiquer un son "vintage". Son look collector est l'un des plus réussis: flancs en bois façon Prophet et finition bleu foncée à la PPG, il est classieux. En plus, ce synthé allemand est construit comme un panzer: chassis 100% métal. Ceux qui connaissent la marque savent qu'il s'agit d'un Cyber 6 peint en bleu; donc un trés bon clavier maître (toujours utilisé par Klaus Schulze dans son studio). Son seul défaut c'est le manque de boutons en surface, ce qui s'explique par l'architecture interne, mais qui reste frustrant pour contrôler des vsti.

A l'intérieur on trouve un générateur de sons basé sur le Technox, lui-même dérivé du Quasar et un mega arpégiateur qui a fait couler beaucoup d'encre (et de sueur): le fameux motivator! Tekno smeckt gut disent les teutons raveurs.

Au début c'est un peu déroutant; Le Raven est un synthé à part, avec une philosophie et un son à part également. Son but est de composer (hum... disons produire) de la musique Techno/Rave/Dance/Trance (au mètre...), mais aussi de l'electronika style kraftwerk, schulze, Jarre etc... Et à ce titre, il est redoutablement efficace pour 2 raisons: 

- primo le motivator est une tuerie teknoïde et combiné au séquenceur interne, l'ensemble déchire vraiment; y'a qu'à écouter les démos... Il faut savoir que ce synthé revient sur le devant de la scène (notamment américaine avec Justin Timberlake) et sa côte remonte... Ce n'est pas pour rien! 

- deuzio: le son est trés "rentre dedans". Bien qu'il soit à la base un simple lecteur d'échantillons, les basses et les drums ont une patate rare; quand aux nappes elles sont hyper denses et larges (plus qu'un JV/XV ou qu'un motif par exemple....).

Les effets ont par contre trés mal vieillis (trop numériques et faible résolution) et doivent être impérativement remplacés par des reverbs récentes ou de vrais phasers analogiques (mais c'est le cas de tous les vieux synthés à effets intégrés comme le D50). Le manuel est des plus chelou (ils devaient fumer un max chez Quasimidi...), mais la machine est bien concue et une fois qu'on a compris, ça roule sans problème. Ce n'est pas une usine à gaz comme un Korg Karma. Dernier point important: ce n'est pas non plus une machine de recherche sonore; les possibilités d'édition sont nulles. A ce titre c'est plus une groovebox à clavier avec une belle palette de sons prêts à l'emploi qu'un synthétiseur proprement dit (d'où le peu de boutons).

Certes, les PCM proviennent de synthés vintages mythiques, mais la machine imprime tellement sa patte sonore que finalement on se fout d'où ça provient... (de toute façon quelques samples d'Arp Odyssey ne transformeront jamais un Rompler en Odyssey!). L'essentiel est qu'il sonne vraiment gras et épais. Dans l'ensemble le son est trés typé, coloré et d'une précision toute relative limite lowfi... ça "sent bon" le synthé analogique! Toutes les familles de sons électroniques sont couvertes avec une mention trés bien pour les basses, les drums et les nappes (bref la base). Les FX sont moins bons, les claviers et cuivres sont dans l'ensemble trés corrects, les petits sons de séquences excellents (forcément, c'est la came du motivator) et les leads parfois trés bons (le patch "Lead Klaus" est fabuleux; programmé par le maître himself?). Evidemment pas de sonorités généralistes. Le seul vrai regret c'est que le filtre est vraiment trés limité et ne résonne pas (mais bon, le korg WS aussi et c'est un trés bon synthé).

 

J'adore mon Raven-max! c'est un synthé particulier qui complète à merveille n'importe quel set-up japonais. Le look, le motivator, la qualité du clavier et bien sûr le son fat en font tout simplement une exception dans le monde des synthés numériques. Par contre c'est vraiment trop typé pour une utilisation solo en mode multitimbral. Mais en mode performance et couplé à un bon processeur, c'est une merveilleuse machine digne (sans les remplacer non plus, faut pas pousser...) des collectors dont elle s'inspire.